Les galaxies : en bref
Les astronomes découvrirent quelques petites taches floues dans le ciel. Ils appelèrent cela des nébuleuses car elles se présentaient comme de minuscules nuages (nebula en latin). Quelques-uns d'entre eux étaient assez gros pour être visibles à l'oeil nu. Magellan, le célèbre navigateur en découvrit deux dans l'hémisphère sud lors de son voyage autour de la Terre. On les appelle les nuages de Magellan. On dirait deux morceaux détachés de la Voie Lactée.
Photo 2MASS, CTIO (Chile)
La Voie Lactée à droite, les deux "Nuages de Magellan", à gauche.
Le télescope Blanco en avant plan a un miroir de 4 mètres de diamètre.
Dans l'hémisphère nord, une autre nébuleuse était connue depuis l'an mille grâce aux observations de l'astronome arabe Abd-al-rahman al-Sûfi. A cette époque les astres étaient repérés par leur position dans les constellations. La nébuleuse d'Al-Sûfi était située sous le bras d'Andromède.
On crut tout d'abord que ces nébuleuses étaient de petits nuages de gaz errants entre les milliards d'étoiles de notre Galaxie. On les recensa méthodiquement. Ce fut un long travail, car ces nébuleuses avaient une brillance faible. Les nébuleuses ainsi découvertes présentaient des formes très variées.
Des nébuleuses de forme irrégulière comme les nuages de Magellan déjà rencontrés, des nébuleuses spiralées comme la très belle nébuleuse de la constellation des " chiens de chasse ", des nébuleuses très allongées, ou plus rondes et très régulières. Notre galaxie semblait peuplée de bien étranges objets.
Mais étaient-ils vraiment dans notre Galaxie ? Notre univers était-il limité à notre seule Galaxie ou bien s'étendait-il plus loin ? Cette question fascinante allait occuper plusieurs générations d'astronomes.
A partir de 1925, en utilisant les plus gros télescopes disponibles, il fut possible de constater que certaines des plus proches nébuleuses étaient, comme notre voie lactée, formées d'étoiles très serrées. Mieux, ces étoiles étaient en tout point identiques aux étoiles de chez nous, de notre Galaxie. Il fut donc possible de déterminer leur distance et donc les distances des nébuleuses qui les abritaient. On comprit alors que ces nébuleuses n'étaient pas dans notre galaxie, mais étaient des nébuleuses extragalactiques, des " galaxies ", semblables à la nôtre, mais plus lointaines.
D'un seul coup, par cette découverte, les limites de l'univers connu étaient repoussées à des distances inimaginables. En effet, si la taille de la galaxie d'Andromède était comparable à la taille de Notre Galaxie, alors il fallait qu'elle fût située à 2 000 000 d'années-lumière de notre Galaxie.
Je ne sais pas si vous vous représentez ce que c'est que 2 000 000 d'années-lumière. Réfléchissez : en une seconde, la lumière parcourt 300 000 km (près de 8 fois le tour de la terre). Imaginez donc en un an ce que la lumière peut parcourir comme distance. Et bien, malgré cela, la lumière a besoin de 2 000 000 d'années pour venir de la galaxie d'Andromède, l'une des plus proches de chez nous. Et que dire des nébuleuses dix, cent, mille fois plus petites qu'Andromède ; elles sont en moyenne dix, cent, mille fois plus lointaines. La lumière que nous recevons de ces nébuleuses lointaines est donc partie alors que l'homme n'existait pas sur terre. Mais alors, me direz-vous, si les nébuleuses que nous voyons sont telles qu'elles étaient il y a des millions d'années, peut-être n'existent-elles plus ? Et bien oui, c'est un peu vrai, mais l'évolution d'une galaxie demande des milliards d'années, donc les choses n'ont pas changé beaucoup.
Notre Univers est donc au moins mille fois plus grand que ne l'imaginaient les astronomes du siècle dernier et il est peuplé de galaxies, ces astres gigantesques contenant des milliards d'étoiles.