N° 173, printemps 2021 : Les maréesBÉRAT Corinne [ARTICLE DE FOND] Observatoire Pierre Auger p. 37-41 Voilà près d’un siècle que les chercheurs ont compris que la Terre est continûment bombardée par des particules
venues du cosmos, les « rayons cosmiques ». Dans le n° 171 des Cahiers Clairaut de septembre 2020, il a aussi
bien été question de l’histoire de cette découverte que de ses implications sur la naissance de la physique des
particules. Qu’ils viennent du Soleil ou des confins de notre galaxie, les rayons cosmiques sont des précieux
messagers de l’Univers. Dès les années 30, le physicien Pierre Auger démontrait que certaines particules de
ce rayonnement atteignaient des énergies considérables.
Aujourd’hui l’Observatoire Pierre Auger1, ainsi nommé en l’honneur de ce physicien français ayant étudié,
dès 1938, les grandes gerbes atmosphériques, détecte les plus énergétiques d’entre eux, et aussi les plus
mystérieux : ce sont les particules les plus énergétiques de l’Univers, leur énergie pouvant dépasser les 1020
(des centaines de milliards de milliards) électronvolts (eV). En comparaison, les particules étudiées dans les
plus grands accélérateurs, y compris celles accélérées par le grand collisionneur de hadrons au CERN2 à
Genève, sont dix millions de fois moins énergétiques. D’où viennent-elles ? Quelle est leur nature ? Comment
atteignent-elles des énergies aussi extrêmes ? L’objectif de l’Observatoire Pierre Auger est d’apporter des
réponses à ces questions.
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